La Manche, département 50

Prologue.

Encore largement rural ; bordé par 355 kilomètres de côtes ; constitué au nord par un plateau peu élevé qui se transforme en plaine dans l'Est et en collines dans le Sud ; où on y dénombre plusieurs rivières navigables telles que le Couesnon, la Sée, la Vire, la Taute ou encore la Douve ; le département de la Manche est assurément un département largement sous-coté.

 

Aller, je vous y emmène, « heureux comme un poulet dans le bingot » comme on dit chez nous (ou si vous préférez, confortablement installé).

 

Mais tout comme le dernier OSR en ligne : Le pays d'Auge, acte 1 et 2 (disponible ici), ce nouveau récit est le résultat de plusieurs virées Manchoises. Deux road trips pour être précis, le premier s’étant précipitamment terminée à Sainte-Mère l’Église après une lente, mais certaine agonie d’un des roulements de roue avant de notre fidèle destrier tripode. Agonie qui durant le 75e anniversaire du débarquement de Normandie, à Sainte-Mère l’Église donc, me permis de vérifier l’efficacité de l’assistance de la Mutuelle des Motards ; mais également la sympathie et l’empathie des très nombreux militaires présent sur place, certains ne parlant pas un mot de français. Sympathie et empathie témoignées vis-à-vis d’un couple avec enfant, la larme à l’œil, regrettant la fin précipitée d’un excellent week-end, de multiples bagages étalés sur le trottoir, ne quittant pas du regard un trois roues motorisé qui ne se déplaçait donc plus par ses propres moyens ! Vous imaginez le tableau !

Comme le disait un grand philosophe motard, dont j’ai, oublié le nom… : toute panne mérite galère !

 

Puisque depuis, grâce une fois de plus à l’efficacité de mon concessionnaire havrais, tout est rentré dans l’ordre ; nous ne nous sommes pas gênés pour y retourner !

 

Deux road trips donc, car il ne faut pas rester sur un « échec », une mauvaise note. Deux road trips pour redonner de la couleur à ce triste tableau, pour vous présenter aujourd’hui ce nouvel OSR, avec un « happy end ».

 

Cet OSR vous est donc présenté sur 4 jours. Il respecte au mieux l’ordre des visites initialement programmées.

Premier jour, enfin.


Il en faut du temps pour visiter la Manche, car elle est très belle la Manche. Belle en fin de printemps et en été comme je vais vous le montrer ; mais probablement belle en toute saison. Il y a de nombreux lieux et autres curiosités que nous n’aurons pas le temps de visiter, et pourtant nous n’avons pas chômé !

 

La Manche, nous y avions déjà posé nos roues à une époque où notre belle VFR 1200 ne restait debout toute seule que par l’intermédiaire d’une béquille. Nous nous étions promis d’y retourner.

 

En side-car Simone !

 

C’est à Chaulieu, après un bon roulage depuis Harfleur que commence ce road trip dans le département de la Manche ; au belvédère de Chaulieu, histoire de prendre un peu de hauteur.

 

Ce belvédère est le point culminant de la Manche. Du haut de ses 368 mètres, il offre un panorama remarquable sur le bocage mortainais. Au sommet de la tour en bois, une table d'orientation permet aux visiteurs de se repérer sur un paysage offrant une vue à 360° et de presque repérer notre second lieu de visite de la journée.

Doucement, il faut savoir profiter, la D911 puis la D977 nous conduisent à notre second arrêt : les cascades de Mortain.

 

Il suffit de tendre l’oreille, et on entend gronder. Deux cascades animent le Mortainais, l’un des plus vieux massifs montagneux de France qui donne son nom à l’Est de notre territoire : les montagnes du Mont-Saint-Michel. Deux cours d’eau traversent ces montagnes et ont ainsi formé au fil du temps ces cascades : la Cance et le Cançon. La Grande Cascade, la plus grande de l’Ouest avec ses 25 mètres de chute, est aussi la plus impressionnante des deux, avec un débit conséquent, dans son cadre rocheux unique, creusé par le passage de la Cance dans le grès armoricain. Un chemin, longeant la cascade, permet de la suivre de son sommet jusqu’au pied de sa chute. Plus bas, la Petite Cascade est la préférée des randonneurs, qui passent par le chemin aménagé à flanc de cascade. Le Cançon, qui la traverse, est également surnommé la rivière dorée : par fortes pluies, elle transporte des sédiments argileux, lui donnant cette couleur particulière. Composée d’une suite de petites chutes, elle se faufile dans un étroit canyon avant de rejoindre, plus bas, le Rocher de l’Aiguille, contre lequel on entendrait battre le cœur d’un malheureux jeune homme (source : www.ot-montsaintmichel.com). Un véritable havre de paie, parfois très fréquenté, propice à la flânerie, au repos ; un site surprenant.

Nous poursuivons ensuite notre route via la D5 en direction d’Avranches, puis la D591 et la superbe vue qu’elle offre sur la baie du Mont-Saint-Michel et à nouveau la D911 jusqu’à notre troisième arrêt de la journée : les cabanes Vauban.

 

Au XVIIe siècle, ces cabanes, corps de garde côtiers, nommées et commandées par Vauban (Maréchal de France : 1622 – 1707), servaient de postes d'observation et de refuges aux douaniers patrouillant le long de la côte. Les cabanes Vauban, situées dans un superbe environnement naturel, sont construites en schiste et en granit. Elles dominent toute la baie, de Granville à la pointe de Cancale. Une quarantaine de ces modestes bâtiments sont recensés dans le département de la Manche. Une douzaine sont conservées et peuvent être visitées de nos jours. À partir d’un parking aménagé proche de Carolles, une première cabane est rapidement accessible. Une seconde cabane est à environ 1.8 kilomètre de là via le GR223. Nous ne profiterons pour cette fois que du premier bâtiment.

Il est maintenant tant de conclure cette première agréable journée à l’hôtel Ibis de Granville où nous dînerons, en empruntant à nouveau la D911.

 

Dans la baie du Mont-Saint-Michel, Granville « la cité corsaire », s'est reconvertie en station balnéaire. À Granville, également appelée la « Monaco du Nord », il règne comme un air de vacances toute l'année ! Qu'il fait bon flâner à Granville, oser un bain de mer et s'offrir un goûter dans l'un des charmants salons de thé ! Les rues piétonnes, la haute ville, le port de pêche, le plat gousset, la maison Dior, le marché couvert, sans oublier son trésor... Chausey (source : www.manchetourisme.com/granville).

Second jour, une journée qui en mériterait deux.


À votre vitesse messieurs / dames. Si cinq minutes vous suffisent pour profiter du lieu ; toutes les visites sont possibles dans la journée. Si au contraire vous aimez flâner, vous imprégner des lieux, faire des milliers de photos… mieux vaut prévoir les visites suivantes sur deux jours, avec une nuit du côté de Dielette. Pour nous cela fut en fait sur deux jours, une journée par séjour.

 

Dès potron-minet, sous un beau soleil qui ne nous lâchera plus, nous quittons notre confortable nid en direction de la pointe d’Agon via la D971 puis la D20. C’est l’occasion d’emprunter la D345 vers la plage de Bricqueville-sur-Mer et les Salines ; plus connu ici comme la route submersible de Bricqueville-sur-Mer. Route qu’il est préférable d’éviter durant les grandes marées, l’eau s’engouffrant joyeusement dans le havre de la Vanlée.

 

La pointe d'Agon est une longue étendue de sable, située au sud d'Agon-Coutainville. Elle sépare le havre de Regnéville, à l'Est, de la mer, à l'Ouest. La pointe d'Agon est un espace naturel et préservé. On y découvre le phare emblématique de la station (construit dès 1856 sur l'emplacement d'un ancien fort détruit en 1776 par une forte marée qui défendait l'entrée du havre de Regnéville-sur-Mer). On y découvre également un monument dédié à la mémoire de Fernand Lechanteur (1910-1971) poète et écrivain natif d’Agon-Coutainville, les bateaux, le ponton, le sentier de randonnée...

Le temps passe très vite, il est temps pour nous de filer vers le château fort de Pirou, notre prochaine halte, via la D651, puis la D650 particulièrement agréable en cette fin de matinée.

 

Le château fort de Pirou fut bâti au XIIe siècle sur un îlot artificiel entouré de trois douves et de cinq portes fortifiées, les portes défensives s’ouvrent sur un ensemble exceptionnel : la boulangerie, le pressoir, la salle des Plaids (avec la Broderie de Pirou), le vieux logis (salle des gardes, salle à manger, cuisines) et le chemin de ronde avec ses belles toitures en schiste. Il est l'un des plus anciens châteaux forts normands. La très vieille légende des oies de Pirou évoque la métamorphose des occupants du château fort en oies face aux assaillants scandinaves. Particulièrement fleurie, cette visite est un enchantement.

La D650 nous accompagne ensuite vers Portbail, puis vers Les Pieux où nous bifurquons à gauche via la D23 en direction de Dielette et son port de plaisance ; avec des activités de pêche, de commerce et de trafic passagers vers les îles anglo-normandes. La D4, en sortie de Dielette, puis la D37 et pour finir la D318 nous emportent vers le magnifique site des dunes de Biville.

 

Située sur la côte des Isles, Portbail est l’un des plus beaux sites naturels et historiques du Cotentin. Cette commune renferme en outre un ‘havre’, qui au gré des marées, voit son paysage évoluer et se transformer. Elle possède également un riche patrimoine historique composé de deux églises (Saint-Martin et Notre Dame), une Chapelle (Saint Siméon), un ancien prieuré, quatre manoirs (le Dicq, la Comté, Lanquetot, Montfiquet ).

Larges d’environ 500 mètres au nord et au sud du site, les dunes s’étendent jusqu’à plus de 2 kilomètres sur la commune de Vasteville. Le massif dunaire de Biville se présente comme une mosaïque de dunes et de petits plans d’eau. Ces nombreuses dépressions s’inondent temporairement chaque hiver. Ce phénomène est lié à une remontée du niveau de la nappe phréatique, mais aussi à la pluviométrie. C’est ce qui va contribuer au développement d’une végétation herbacée ou buissonnante de teinte sombre qui contraste fortement avec la teinte claire ou grisâtre des pelouses dunaires environnantes. Comme la pointe d’Agon, nous aurions aimé y poser plus longuement nos bottes, mais de nombreuses visites sont encore programmées pour cette très riche journée. C’est le moment de partir via les petites routes et villages de bord de mer vers le Nez de Jobourg.

Le Nez de Jobourg est, après le Mont-Saint-Michel, le lieu le plus visité de la Manche. Ses falaises sont parmi les plus hautes falaises d’Europe continentale. Dans le décor fantastique du cap de La Hague, à 128 mètres au-dessus de la mer, s’élance le Nez de Jobourg. La vue s’étend jusqu’au cap de Flamanville et au loin, vers l’horizon, se détache l’île d’Aurigny. Ce cadre vertigineux cache les grottes du Lion, de la petite église et de la grande église aux pieds desquelles nombre de navires sont, jadis, venus s’échouer. Je vous conseille, à l’occasion une petite pause gourmande à l’Auberge des Grottes ; en terrasse si le temps est avec vous.

En rebroussant chemin sur la rue des falaises, puis à gauche via la D401 ; nous nous dirigeons doucement vers la baie d’Ecalgrain puis Goury et sa pointe via Auderville.

 

La baie d’Ecalgrain est un site remarquable du Cotentin, situé à l’Ouest de la presqu’île. Son nom provient des moulins qui y étaient juchés jadis. Le panorama en surplomb de la plage depuis le hameau de Laye est à couper le souffle ; nous y marquons bien entendu un petit arrêt. 

Autrefois animé par une activité intense rythmée par les douaniers et le passage des fraudeurs sur la côte de La Hague en Normandie, le port de Goury est aujourd’hui principalement connu pour son centre de sauvetage. Construite en 1870 dans la commune d’Auderville, la station de sauvetage de la Société Nationale de Sauvetage en Mer est vêtue de pierres qui donnent un atout charme au lieu et le rendent assez solide pour résister aux vagues puissantes de la marée. Le Port du village abrite encore aujourd’hui des pêcheurs, on y observe d’ailleurs leurs barques le long du port qui donnent un charme particulier à l’endroit.

À gauche juste à la sortie de Goury, avant de rentrer à nouveau dans Auderville, nous retrouvons la D401 qui se termine en cul-de-sac vers le sémaphore de La Hague. L’idée est d’y prendre un petit encas tout en admirant le phare du cap de La Hague. Tour cylindrique robuste en pierres de taille de granite, du haut de ses 50 mètres le phare de La Hague domine de sa lumière et de sa puissance.

Comme évoqué plus haut, cette journée est très riche en visites. Nous quittons maintenant Auderville via la D45 que nous ne quitterons plus jusqu’à Cherbourg-en-Cotentin, le bivouac du soir. Sur la route nous prenons le temps de visiter Port Racine ou bien encore de pique-niquer au coucher du soleil au sémaphore de Jardeheu à Digulleville.

 

Port Racine, port de mouillage, est réputé comme étant le plus petit port de France ! Les paysages alentour ne sont pas sans rappeler les côtes irlandaises. Ce n’est donc pas un hasard si l’on surnomme le Cotentin la petite Irlande. Situé à l’extrême pointe Ouest du Cotentin, à une demi-heure de Cherbourg, Port Racine et ses environs étaient l’un des endroits préférés de Jacques Prévert.

C’est les yeux pleins de soleil, de très belles images, mais également un peu de fatigue que nous passerons une bonne nuit réparatrice à l’hôtel restaurant Campanile Cherbourg - La Glacerie. Nous aurons avant fait une petite halte au belvédère de la montagne du Roule, situé à 117 m de hauteur, promontoire rocheux qui domine Cherbourg-en-Cotentin.

 

Porte des Amériques pendant un demi-siècle, Cherbourg-en-Cotentin, à l'embouchure de la Divette, vit embarquer des milliers d'émigrants vers New York, mais aussi des stars comme Charlie Chaplin, le couple terrible Élisabeth Taylor et Richard Burton, Salvador Dali... De l'art à la nature, on trouve ici de multiples occasions d'illuminer son séjour.

Troisième jour, bord de mer.


À l’instar du jour précédent, les visites ne vont pas manquer aujourd’hui ; avec comme toile de fond la mer.

 

C’est après un petit-déjeuner bien copieux que nous quittons Cherbourg-en-Cotentin via la magnifique D116 en direction de Barfleur, en passant bien évidemment par le phare de Gatteville.

 

Le phare de Gatteville est le deuxième de France par sa hauteur : 74,85 mètres. Nous prenons le temps (et notre courage à deux mains) de le gravir, sans oublier de compter. Compté, car le phare de Gatteville a autant de marches qu’il y a de jours dans l'année et autant de fenêtres qu’il y a de semaines... Là-haut nous profitons d’un point de vue unique sur le Val de Saire et d’un grand bol d’air, le vent y étant fort et frais. Le phare de Gatteville nous offre un somptueux panorama sur les grands espaces sauvages de la Manche, et Barfleur au loin.

Barfleur, l’un des « Plus beaux villages de France » est un enchantement. Le long du quai Henri Chardon, on rejoint le bord de mer où se trouve l’église Saint-Nicolas. Barfleur, c’est aussi la cour médiévale Sainte-Catherine, le jardin des Augustins, la maison de Julie Postel, Sainte-Marie Madeleine… Et bien sûr, « la belle, blonde et sauvage » moule de Barfleur, le homard et autres crustacés ! Nous ne nous y arrêtons pas, mais le phare du Cracko de l’autre côté du port de Barfleur via la D1 qui nous conduit vers notre prochaine étape, offre une magnifique vue d’ensemble.

Nous arrivons déjà à Saint-Vaast-la-Hougue et son île Tatihou.

 

Les rues commerçantes irriguent le port de Saint-Vaast-la-Hougue, où les bateaux de plaisance s’abritent nombreux, tout comme les chalutiers. Au XIXe siècle, les quais de Saint-Vaast-la-Hougue abritaient sloops, goélettes, bricks, bisquines. Si le trafic portuaire n’est plus ce qu’il était, le port est toujours très animé, pour le plus grand plaisir des vacanciers ! Saint-Vaast-la-Hougue a été élu "village préféré des Français" en 2019.

 

La traversée, sur réservations, entre Saint-Vaast-la-Hougue et l’île Tatihou se fait à marée haute comme à marée basse à bord d’un bateau amphibie. Par chance pour nous et pour le plus grand plaisir de notre petite accompagnatrice, marée basse oblige, le bateau amphibie roulera donc jusqu’à l’île à travers les parcs à huitres de Saint-Vaast-la-Hougue. Plus ancien bassin ostréicole de Normandie, le bassin de Saint-Vaast-la-Hougue est connu et reconnu. Élevés en pleine mer, les coquillages bénéficient des plus fortes marées d'Europe. Paradis pour les oiseaux (réserve ornithologique), Tatihou est aussi connue pour son jardin, son musée maritime, ses casemates et sa tour Vauban classée au patrimoine mondial de l’UNESCO comme sa cousine la tour de la Hougue, située elle sur le continent, à Saint-Vaast-la-Hougue. La visite est une véritable claque que nous ne sommes pas prêt d’oublier !

La D14, puis la D421 nous emportent ensuite vers Ravenoville et ses célèbres cabanes de plage ; petites constructions aux couleurs vives. La création d’une digue et la construction de la route menant à Sainte-Mère l’Église ont permis la création de cette station en bord de mer. Nous y  trouvons de petites maisons de pêcheurs ainsi que de petits chalets ; spot idéal pour de belles photos aux mille couleurs.

Il est maintenant tant de rejoindre avec grand plaisir notre hébergement du soir, le gîte et chambres d'Hôtes de La Synchronicité via la D15 en direction de Sainte-Mère l’Église (je ne reviendrai donc pas sur le sujet évoqué en prologue), puis la N13 en direction de Carentan et pour finir la D971.

 

La Synchronicité, ancien corps de ferme du XVIIe siècle, est un véritable lieu de zénitude. Cosys, bien équipés et calmes, séjourner dans les hébergements proposés par Marylène, Christophe et le petit Logan y est particulièrement agréable. Je vous laisse découvrir par vous-même, le jour de votre visite,  le petit-déjeuner en véranda avec vue sur le jardin paysager.

Quatrième et dernier jour, il faut bien rentrer.


Nous y serions bien restés un peu à la Synchronicité. Mais voilà, il faut bien rentrer un jour.

 

C’est donc tardivement que nous reprenons la route en direction de Villedieu-les-Poêles via Coutances par la D971, puis Gavray via la D7 et pour terminer la D9. Un bon roulage matinal aux paysages variés.

 

Non loin du Mont-Saint-Michel, Villedieu-les-Poêles, ancienne commanderie prospère au Moyen-Âge est devenue cité du cuivre, ce qui lui vaut d’être labellisée « Ville et Métiers d’Art ». L’architecture de la ville, qui a été préservée des bombardements de 1944, témoigne de l’activité artisanale présente dès le XIIIe siècle. Avec ses lavoirs, sa célèbre fonderie de cloches, l’Atelier du cuivre, ses petites ruelles pavées et ses maisons typiques du sud Manche, visiter Villedieu-les-Poêles, c’est replonger allègrement dans plusieurs siècles d’Histoire.

 

En route ensuite vers notre lieu de pique-nique du midi via la D999, puis la D27 et pour finir la D396 : Les roches de Ham.

 

Les roches de Ham (parfois appelées roches du Ham) sont un site naturel situé au sud de Saint-Lô. Au cœur du bocage normand, les haies bocagères, typiques de ce type de paysage, encadrent les parcelles de prés. Il s'agit d'une falaise de schiste, culminant à 105 m, avec un aplomb impressionnant au-dessus de la rivière la Vire. Depuis les roches de Ham, nous profitons d’un panorama splendide sur le bocage alentour et sur les méandres de la Vire, dans le bocage Saint-Lois. De nombreuses balades, circuits de randonnées incluent les roches de Ham dans leur itinéraire. Un bien sympathique pique-nique panoramique suivi d’un petit café en terrasse de la Crêperie Les roches de Ham.

Tout à une fin. Nous nous dirigeons déjà, via la D551 puis la N174, la N13 et pour terminer la D913 vers notre dernier lieu de visite : Utah Beach.

 

Utah Beach est le nom de code donné par les alliés à la plage de la Madeleine, à Sainte-Marie-du-Mont. Utah Beach s'étend de Sainte-Marie-du-Mont jusqu’à Quinéville sur environ 5 km de long, avec une zone d'assaut principale à hauteur de Varreville. C’est le premier secteur des deux zones américaines de débarquement. Le 6 juin 1944, dans la nuit, à partir de 3h du matin, les éléments des premières vagues d’assaut stationnent à 18 kilomètres au large, et hors de vue des artilleries côtières. À la fin de cette journée du 6 juin, 23 250 hommes et 1 700 véhicules ont débarqué sur Utah Beach.

Nous pourrions y passer encore beaucoup de temps dans la Manche. Pourquoi ne pas compléter ce road trip par un passage au Mont-Saint-Michel. Pourquoi ne pas voguer vers les nombreuses iles de la côte Ouest ou la côte Est : l’archipel de Chausey ; l’île Tatihou (visitée) ; les îles anglo-normandes Jersey, Guernesey ou encore Aurigny, Sercq et Herm ; les îlots moins connus et souvent inhabitables, voire inaccessibles, les Ecréhous et Les Minquiers ; les îles Saint-Marcouf, inaccessibles et longtemps laissées à l’abandon. Pourquoi ne pas visiter les villes de Valgones, Coutances ou bien encore Saint-Lô. Pourquoi ne pas faire une petite randonnée dans la réserve naturelle nationale du domaine de Beauguillot, profiter d’une nature sauvage et préservée à la pointe de Brévands - baie des Veys, au parc des Marais du Cotentin et du Bessin. Il y en a du temps à passer dans la Manche.

 

Nous roulons maintenant depuis plus de deux heures. Après un dernier sympathique pique-nique au bord de la Dives à Pont, sous un lavoir ; nous rentrons à la nuit tombante à Harfleur.

 

Ah, quelle est belle la Manche.

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